Défendre le service public pour sauver La Poste et assurer l’avenir des postiers

La Poste est aujourd’hui à un tournant de son histoire. Toutes les activités doivent faire face à la révolution technologique, à la montée de la digitalisation, et donc aux nouveaux modes de consommation de ses clients. Ainsi, les personnels de la branche courrier-colis voient leurs métiers évoluer. La baisse des volumes du courrier est évaluée en moyenne à environ 7% par an et la distribution ne devrait plus représenter que 20% du chiffre d’affaires du groupe d’ici fin 2020. La hausse du prix du timbre, la croissance à l’international et l’essor du e-commerce ne répondent que partiellement au problème et la Poste doit rechercher de nouvelles activités pour assurer sa pérennité économique.

Si les nouveaux métiers de la distribution sont inévitables, permettant reconversions et préservation des emplois, cela ne doit pas se faire n’importe comment et à n’importe quel prix. Les nouvelles activités, principalement liées au service à la personne doivent s’inscrire dans les missions de service public et se faire dans de bonnes conditions pour les personnels. Par bonnes conditions, il faut entendre de la formation, du temps pour l’exercice de ces nouvelles tâches, des moyens et des revalorisations salariales. Représentant du service public plébiscité par les Français, le facteur doit garder son image et son identité.

Mais, au-delà de nouveaux services et nouveaux métiers, le maintien du service public et la garantie de l’avenir de l’entreprise relèvent de la responsabilité de l’Etat actionnaire. C’est pourquoi le financement des missions de service public doit être renforcé. L’Etat doit également accompagner La Poste dans ses projets d’investissement pour qu’elle puisse se développer en particulier dans le numérique. Financer le service public, c’est sauver la Poste mais aussi garantir aux citoyens un service public postal efficace, répondant aux besoins de tous dans toutes les situations sociales ou géographiques.

La question du financement du service public se pose également pour le Réseau que La Poste considère comme une charge alors que c’est, au contraire, un atout considérable. Garant de l’aménagement du territoire, les bureaux, qu’ils soient urbains ou ruraux sont une véritable force de frappe pour le développement commercial. Malheureusement, de projets en remises en cause, de « clés de la réussite » à « MC2 », de transformations en fermetures, l’avenir du Réseau est de moins en moins assuré. Le service public est de plus en plus remis en cause, les conditions de travail des agents de plus en plus dégradées. Il est vrai que les nouveaux outils digitaux remettent en question le mode de consommation et le schéma bancaire traditionnel. Pour FOCom, il serait bien plus judicieux d’accompagner le Réseau dans l’ère digitale et d’en faire la référence du « numérique public » au service de tous. Ainsi, La Poste garantirait ses missions et pourrait maintenir les emplois de chargés de clientèle et de commerciaux. Enfin, la fermeture des bureaux de poste est incompatible avec le projet de rapprochement de la CNP et de la Banque Postale pour créer une vraie banque-assurance compétitive et proche de ses clients.

L’entrée de la CNP dans le Groupe La Poste va permettre à celui-ci d’accéder à de plus grandes capacités d’investissement. FOCom revendiquait « une structure publique pour financer le service public postal » sans avoir à modifier le cadre juridique postal. L’entrée de la CNP au sein du Groupe peut s’apparenter à cette revendication, mais notre vigilance s’impose car ce changement doit se faire en préservant le caractère strictement public de la Poste. C’est ce que FOCom a rappelé, devant les parlementaires en charge du dossier en octobre dernier, notre syndicat s’opposant fermement à l’ouverture du capital au privé. Et nous exigeons également que ce changement s’effectue dans le respect des personnels, de leurs emplois et de leurs conditions de travail.

Pour la Direction, s’adapter c’est faire toujours plus avec moins, c’est supprimer des emplois, précariser ceux qui restent, fermer des bureaux et des sites et donc dégrader les conditions de travail des agents, cadres et non cadres.
Pour FOCom s’adapter c’est inscrire la pérennité économique dans un service public postal fort. C’est construire un modèle social fondé sur la reconnaissance de l’investissement humain, soucieux des bonnes conditions de travail des personnels, avec des rémunérations dignes de ce nom.

FOCom continuera à rappeler qu’il n’existe pas d’avenir pour La Poste sans assurer celui des postiers.

Pour FOCom, plus que jamais, le rôle de l’Etat est une nécessité vitale pour le financement des missions de service public dans l’intérêt des citoyens et des postiers.

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