Défendre nos retraites actuelles et futures : une obligation sociale

La réforme des retraites qui se profile concerne les actifs mais aussi les retraités actuels qui vont, une fois de plus, subir une diminution de leurs droits : fiscalisation de la majoration enfants, plafonnement des demi parts enfant ou anciens combattants, suppression du service actif, condition exorbitante pour bénéficier des bonifications enfant pour les hommes, plafonnement de la déduction de revenus de 10%, suppression de la retraite 3 enfants, menace sur les pensions de reversion…

A ces reculs sociaux vient s’ajouter la diminution cumulée du pouvoir d’achat qui s’élève déjà à moins 20% en 15 ans. La désindexation des retraites et pensions ou encore les ponctions comme la CSG grèvent un pouvoir d’achat qui, pour beaucoup, est en deçà de ce qu’il devrait être pour vivre décemment. De plus, le gel du point d’indice ou sa moindre revalorisation depuis des dizaines d’années accentue cette baisse de pouvoir d’achat. Au même indice, une pension calculée en 2019 est inférieure au montant d’une pension calculée en 2005 (15% d’écart).

Si nous n’arrivons pas à stopper le gouvernement et à combattre la réforme des retraites, les actifs d’aujourd’hui vont connaître un régime de retraite unique par point. Ce sera la fin de la solidarité intergénérationnelle mais aussi l’impossibilité pour un salarié de connaître le montant de sa retraite avant de cesser son activité. Dépendant d’une valeur d’un point fixée par le gouvernement qui pourra varier suivant les aléas économiques, le montant de la retraite ne sera ni prévisible ni garanti. Le calcul se fera sur toute la carrière, pénalisant ainsi les salariés au parcours professionnel ayant connu des périodes non travaillées : congés de maternité, chômage… Ce système unique par point pourrait également être transposé sur les retraités actuels. Tout le monde est donc concerné !

A l’heure où mobiliser devient très difficile, la question est de savoir comment contrer le gouvernement dans sa volonté de détruire ce qui est l’un des plus grands progrès sociaux. D’autant que la communication gouvernementale, pétrie de démagogie, est bien huilée : le système proposé est, soi disant plus simple (un seul régime au lieu de 42), plus lisible avec comme règle unique l’acquisition de points, plus juste car un euro cotisé donnera le même montant pour tous, plus égalitaire avec la fin des différences entre public et privé.

Non seulement le gouvernement n’a pas ouvert de négociation avec les syndicats, préférant une concertation que FO a quitté le 19 avril dernier, mais il reste totalement opaque quant à l’âge légal de départ ou encore sur la durée d’activité et de cotisation.

Face à la complexité du dossier, la pédagogie s’impose.

Tout d’abord nous devons informer sur les deux systèmes et montrer les dangers et conséquences de ce changement.

Cette communication doit également être très largement diffusée afin de contrer les sondages qui affichent que 75% de citoyens ne seraient pas opposés à ce nouveau système. 75% sont-ils vraiment d’accord avec une baisse de leurs revenus ou sont-ils « endormis » par une propagande mensongère ?

On ne peut que se féliciter des décisions prises par la commission exécutive confédérale réunie le 16 mai dernier qui a confirmé une campagne d’information (des réunions dans les départements sont d’ores et déjà engagées) et de mobilisation avec, comme pour point d’orgue un rassemblement d’ampleur nationale dès la rentrée de septembre.

La défense du système de retraite par répartition est un combat à mener et à gagner de toute urgence !

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